Pourquoi « surtout pas l’école »
Bonjour à tout.e.s,
Il y a quelques jours, suite à mon dernier article, ma plus grande fan m’a demandé des précisions, sur le pourquoi du comment je ne voulais en aucun cas scolariser ma fille dans une école gérée par l’Éducation Nationale.
A l’instant où elle m’a demandé cet article, mon cerveau est entré en fusion ! En une fraction de seconde, toutes mes raisons se présentaient dans un grand méli-mélo. Alors comment écrire un article lisible… pas facile pour moi qui passe mon temps à faire des digressions et qui ne sait pas traiter une info à la fois…
Ainsi, pour que cet article ne soit pas une régurgitation insaisissable et indigeste, je vais adopter la bonne vieille méthode de la silicon valley et de feu ce bon vieux Steve (jobs ! Hein des fois que tu te demandes ^^), j’ai nommé le bullet point ! Je précise que mes idées ne sont pas hiérarchisées, je les traite point par point mais dans l’ordre où mon cerveau les présente. Ça se bouscule au portillon :O
Avant de commencer ! J’ajoute que ceci est un point de vue personnel et discutable, bien sûr. Je ne suis membre d’aucun mouvement sectaire, d’aucune organisation visant le démantèlement de l’état ou la démission d’Emmanuel Macron. Cet article est basé sur mon expérience, le retours de dizaines de familles que j’ai rencontré en travaillant sur le projet d’école alternative et sur des recherches d’informations diverses. Je ferai mon possible pour vous fournir des sources précises quand cela est possible.
Voilà pourquoi « L’école jamais ! » :
– L’école c’est le non-respect des besoins de l’enfant
Maria Montessori l’a dit il y a un plus d’un siècle, TOUS LES ENFANTS ONT LE MÊME POTENTIEL, ils sont TOUS uniques, merveilleux, MAGIQUES et si on croit en eux, qu’on a CONFIANCE en eux, qu’on leur met à disposition le bon environnement. Alors chacun, A SON RYTHME, aboutira à un grand succès et aura acquis les compétences de notre bon vieux socle de connaissances, de compétences et de culture en ayant pris son pied !
Aujourd’hui, cette acquisition se fait, pour les plus chanceux, dans l’ennui total, pour d’autres, dans la difficulté et la frustration et pour les moins chanceux (qui sont BEAUCOUP TROP nombreux) dans une profonde souffrance. Souvent muette, malheureusement, car nous ne faisons pas confiance aux enfants, ils l’apprennent, très (trop) vite, et s’enferment dans un cercle vicieux terrible et incompréhensible pour les adultes plein d’attente de résultats que nous sommes tous.
– L’école c’est l’enfer pavé de bonnes intentions
Et oui, au départ l’école c’est un beau projet, c’est un lieu qui permet à tous les enfants, même les plus défavorisés, d’avoir accès au savoir. Là où on a commencé à partir en vrille, c’est quand on a cru que le savoir devait être enseigné par un adulte sachant tout puissant, tout ça en étant le cul vissé sur une chaise 6 heures durant et dans le silence s’il vous plaît ! Plutôt que dans le partage et la joie de vivre ! (oui, oui je sais il y a les récréations… rigolons bien ensemble…)
Alors ça dit quoi les bonnes intentions de l’Éducation Nationale ? Je vous citerai quelques exemples à la volée.
Il y a les zones d’éducation prioritaire qui, au départ, étaient une idée vertueuse qui a purement et simplement tourné au fiasco. Elle suit désormais la bonne vieille méthode à la française, on ne mélange pas les torchons et les serviettes… Donc on ne va sûrement pas mélanger les enfants des riches avec les enfants des pauvres… voilà, voilà, vous pouvez comme toujours me taxer de simplette qui aime les préjugés. Mais dans le fond vous savez aussi bien que moi.
Ensuite, le nouveau cheval de bataille de l’EN, l’inclusion, LOL. Même topo, au départ, vouloir l’inclusion c’est une bonne idée. Là où c’est parti de travers c’est quand l’EN s’est dit « On va mélanger les enfants différents avec les enfants normaux ». Si vous ne voyez pas le problème dans cette phrase, c’est que vous faites partie du problème.
Il n’y a pas un enfant pareil, donc, de fait, ils sont TOUS différents. Placer UN AUTISTE dans une classe de 20 gosses normaux et appeler ça de l’inclusion, c’est du foutage de gueule ! Bien souvent, l’enseignant n’a pas été formé et va mettre cet enfant au centre de tout. Voulant à tout prix l’inclure, quitte à manquer l’inclusion d’un des 20 autres qui passerait du coup totalement inaperçu… Je pourrais développer l’idée mais je pense que vous avez compris où je veux en venir. L’inclusion c’est, une fois de plus, comprendre que CHAQUE ENFANT EST UNIQUE, chaque enfant a besoin d’un ACCOMPAGNEMENT personnalisé, d’un adulte AIMANT qui lui fera confiance pour qu’il se laisse guider par ses poussées intérieures (cf. Lis Maria, elle explique mieux que moi).
J’aimerais maintenant dire un mot sur la bonne intention élitiste de l’EN, la mise en place des classes CHAM ET CHAT (respectivement classe à horaires aménagés musique et théâtre), et là j’entends déjà chauffer mes oreilles par les commentaires assassins des profs et des parents qui trouvent ce système génial et super égalitaire et que d’abord, et ben tous les enfants peuvent postuler, et blablabla… pardon je viens de vomir… Pourquoi TOUS les enfants n’ont pas la chance de pouvoir vivre ça !!! C’est une expérience tellement merveilleuse et enrichissante ! Pourquoi ne la réserver qu’à une toute petite partie de l’effectif plutôt qu’à la totalité ? Je vous laisse méditer là-dessus avant de me tomber dessus !
Il y a encore plein d’autres belles intentions dont nous pourrions parler mais pour ça, je vous invite à lire les programmes, les socles pour chaque cycle, surtout si vous voulez tenter l’ief et on en discute en mp 😉
– L’école c’est à la tête du client, la baffe aussi
N’échappant pas à la connerie humaine et à la discrimination sociétale, être accepté à l’école relève aussi, pour ne pas dire surtout, de votre tronche et de votre comportement. Si vous voulez réussir votre inclusion mieux vaut pour vous être beau, pas trop gros, bien sapé, gentil, calme, obéissant, etc. Toutes ces belles qualités… qu’on EXIGE d’un enfant.
Cela vaut autant entre pairs que dans la relation à l’adulte. En effet, tous les enseignants n’aiment pas les enfants de la même façon (oui, allez-y lancez moi des tomates pourries). Les enseignants font aussi à la tête du client. Je ne les blâme pas, la plupart des adultes admettent qu’un enfant tout mignon, tout gentil, riquiqui qui sourit 🙂 c’est BEAUCOUP plus facile à câliner, chouchouter, aider qu’un enfant moche, con et violent. Qu’on me jette la première pierre, oui je l’ai dit ! Non, je ne le pense pas.
Moi dans les match de tennis, je soutiens toujours le « perdant ». Peut-être parce que moi-même, toute ma vie d’enfant et toute ma scolarité, je n’ai pas été cet enfant qu’on aimait mieux parce qu’il était tout mignon, tout gentil. Je ne m’étendrai pas sur le sujet mais j’ai été maltraité psychologiquement et physiquement par mes enseignants durant toute ma scolarité (ou presque) en primaire. Jusqu’à prendre une fessée, devant toute la classe, en cm1 parce que j’ai osé me plaindre qu’un camarade était en train de m’insulter et de m’importuner… Voilà, voilà !
L’OBLIGATION de respect est à sens unique, celui de l’élève pour son maître (tu vois le mot employé, tu as compris…). Le maître, lui, n’a pas obligation de respecter son élève.
Cette discrimination des enfants, elle existe, encore aujourd’hui et même si les châtiments corporels ne sont plus légions. Sachez qu’ils sont encore autorisés par la loi française, sous le doux nom de « Droit de correction ». Donc, si un jour, votre enfant se prend une grande claque dans la g***** parce qu’il n’était pas assez sage au goût de son enseignant, celui-ci ne sera pas dans l’obligation de faire son mea culpa et pourra invoquer son droit de correction et vous dire que vous n’avez qu’à mieux élever votre enfant. J’en profite pour vous inviter FORTEMENT ET VIVEMENT à consulter le site https://www.oveo.org/ pour vous renseigner sur la quantité de violence qu’un enfant subit chaque jour en France. Nous sommes quand même à 85 % d’enfant qui subissent des Violences Éducatives Ordinaires chaque jour ! Wouhou Vive la France !
– L’école c’est un univers carcéral inquiétant et déprimant
Faisons ensemble un petit exercice de visualisation, vous voulez bien ? Fermez les yeux, mettez-vous à l’aise et imaginez-vous dans un endroit dans lequel vous vous sentez bien, en confiance, où vous sentez que vous en sécurité et que tout est possible et réalisable. Quand vous êtes dans cet endroit, vous vous sentez pousser des ailes, vous n’avez pas peur de vous planter, vous sentez que vous pouvez tout réussir ! Alors ? Il ressemble à une école actuelle votre lieu magique ?
Certes, vous n’y trouverez pas de barbelés mais vous y trouverez des grilles et des murs faisant tout le tour du bâtiment. L’école est une prison pour enfant. Vous pensez que j’exagère ? Alors répondez à une autre question, un enfant scolarisé a-t-il le droit d’aller et venir, au sein de l’établissement, à l’extérieur ou à l’intérieur à son gré et sans avoir à demander d’autorisation préalable ? Vous, au boulot, vous demandez l’autorisation pour aller faire votre pause dehors ?!
Continuons sur cette idée de lieu des possibles, si vous voulez bien. Je suis presque sûre que dans votre lieu magique, il y avait de la nature, de la végétation, de l’eau même ?! Dites moi en commentaires si je me trompe, je vous adresserai à l’occasion un bon thérapeute 😉 Dans la grande majorité des écoles aujourd’hui, il n’y a quasiment plus aucune végétation (et encore moins d’eau) car oui ! le bitume c’est bien plus facile à entretenir et ça ne salit pas les classes après les récréations pluvieuses… Je pense toujours, le cœur serré, à cette école à côté de mon ancienne maison qui avait poussé le vice jusqu’à remplacer l’herbe par du gazon vert en plastique :'( nos pauvres enfants… deux malheureux arbres et même pas un brin d’herbe dans cette cour pleine de bitume entourée de grilles…
Nos enfants méritent la nature, l’herbe, l’eau ! De pouvoir être dehors aussi souvent qu’ils en ressentent le besoin. Pour se connecter à l’essence de la vie ! Et celle-ci n’est pas dans le bitume, qu’on me jette aux crocodiles si c’est faux !
– L’école c’est une gestion du temps anti-physiologique
Encore un méfait de nos sociétés modernes, on n’a plus le temps pour rien. J’en ai déjà parlé dans un précédent article. On ne prend plus le temps pour rien, on est en permanence pressé et pourtant on ne fait jamais rien d’ESSENTIEL, aucune tâche qui nous remplisse de JOIE et de bonheur pour plusieurs heures.
Et bien ce charmant modèle, nous l’appliquons à nos bébés dès leur 3e mois pour les moins chanceux qui vont se retrouver, au lieu d’être lové au creux de maman, dans une crèche, une mam, etc. avec des inconnus qu’il devra, bon gré, mal gré, accepter de fréquenter car maman doit aller bosser !
Et à 3 ans, Hop ! On vous envoie de nouveau, dans un nouvel endroit « merveilleux », avec un nouvel adulte, qui va changer tous les ans… avec des nouveaux copains qui eux aussi changent tous les ans… Un an, ça fait 12 mois !! ahah oui c’est pour vous faire rire, l’article est vraiment long…
Que diriez-vous si on devenait ami, qu’on créait des liens et qu’au bout de 12 mois, je vous dise, bon on a fait notre temps. Il est temps de passer à autre chose, allez Adieu ! Et bien c’est ce que nous faisons subir à nos enfants tous les ans. Ils auront mis l’année à trouver leur équilibre, avec leur enseignant, avec leur pairs et bim ! après 2 mois de vacances au centre social (encore des nouveaux adultes et des nouveaux enfants…) chez mamie, etc. On vous rebalance à tout refaire de zéro avec de nouvelles attentes de performances en sus.
Anti-physiologique, aussi, par sa gestion même des horaires, des mouvements, des repas. Je n’ai pas envie d’entrer dans le débat alimentaire, j’en aurais pour 1000 ans. Mais trouvez-vous normal que nos enfants ne puissent pas être autonomes pour aller aux wc ? pour manger quand ils ont faim ? pour aller dehors quand ils ont besoin de s’oxygéner ? Pourquoi ne sont-ils pas libres de suivre leur instinct naturel, d’écouter leur corps et de lui répondre ? Nous les levons à l’aube alors qu’ils ont encore besoin de sommeil pour aller apprendre à compter le jour où leurs sens ne sont en éveil que pour la motricité… Tout cela est un non-sens absolu !
Faites un essai demain ou dans les jours qui viennent, à chaque fois que vous croisez un enfant, posez lui la question : « Et toi, si tu avais le choix, tu préférerais quoi entre aller à l’école tous les jours ou jouer tous les jours avec tes amis dans le lieu de ton choix ? »
La première réaction sera probablement un grand étonnement. Et oui, nos enfants ont pris l’habitude qu’on se moque de leur avis, alors ils voudront être sûrs que vous êtes sérieux en demandant. S’ils voient que vous l’êtes, probablement que la réponse sera la numéro 2. Si, bien sûr, vous l’avez posée telle quel. Le principal atout de l’école aujourd’hui est celui-ci : les amis. Et encore, dans le cas des enfants dits normaux et inclus car un atypique, par exemple, n’aura que faire d’aller à l’école pour les amis et encore moins pour la maîtresse ou cet espace carcéral dans lequel on ne peut rien toucher ou se déplacer sans autorisation.
– L’école c’est le refus de l’éducation au vivre ensemble
Vous avez déjà vécu ce genre de conversation où vous donnez un exemple super vertueux d’un autre pays et la personne en face, faisant fi, vous rétorque un contre-argument fallacieux au sujet d’une chose que ce pays fait plus mal que nous ? Ahah j’adore ce genre de personne malhonnête !
Alors je vais vous donner l’exemple du Japon. Pays dans lequel le savoir-vivre est un art de vivre. L’art de vie en France est axé sur la moquerie voire l’humiliation facile d’une personne basée sur ces incapacités. Bref, je m’égare pardon… (encore ces foutus préjugés hein ^^)
Au Japon, les écoles sont entretenues par tous ! Le rangement, le nettoyage, l’aménagement est l’affaire de tous. A chaque fin d’année scolaire, ils font même un grand ménage de printemps pour la rendre encore plus belle. Chez nous, ce respect et ce soin du lieu de vie majeur de nos enfants n’est absolument pas une préoccupation pour eux, le personnel d’entretien et les artisans s’en chargeront.
Je reprendrais cette citation qui dit qu’on ne protège et on ne prend soin que de ce que l’on connaît et l’on aime. Un enfant qui ne prend pas part à l’entretien et au soin de son corps ne l’aimera pas. Au même titre, un enfant qui ne prend pas part à l’entretien de son lieu de vie ne l’aimera pas et donc n’en prendra pas soin et ne se souciera pas de sa qualité car on ne lui aura pas permis, par cette action de soin, d’aimer cet endroit.
Pour moi, le soin est une valeur fondamentale. Vous me direz, il n’y a qu’à voir l’espace de peinture de ta fille pour constater ton deux poids, deux mesures. Mais en fait, non ! Car son espace de peinture est un espace de liberté et d’expérimentation total. Oui, il y a de la peinture partout mais seulement là. Elle sait qu’en dehors de cet espace elle est dans un lieu de vie commun qu’elle partage et qu’elle doit participer à l’entretien et au soin de celui-ci avec les autres.
Vous connaissez mon amour pour Maria Montessori, souvenez-vous dans les périodes sensibles de l’enfant il y a le raffinement sensoriel. Apprendre le beau et le soin à nos enfants est une de nos missions. Il est primordial qu’ils aiment le lieu dans lequel ils vivent la plus grande partie de leur temps.
Dans le vivre ensemble, il y a aussi les repas et là AU SECOURS, il ne fait pas bon être différent en France alors imaginez ma fille dans une cantine ! Beaucoup de parents végétaliens se retrouvent à faire un PAI (projet d’accueil individualisé) pour qu’on file des légumes (pitié pas des frites !), même pas bio, à leur gosse (imaginez, si je viens en parlant alimentation vivante ! je finis direct aux services sociaux).
Et c’est très grave ! En France, il n’y a aucune éducation à l’alimentation, au fonctionnement du corps, à sa capacité à se régénérer, etc. Les recommandations du PNNS (Programme national nutrition santé) sont formelles être végétalien c’est dangereux pour la santé. Je ne vous parle même pas des lobbies de la viande et des produits laitiers qui verrouillent les menus des cuisines centrales et des traiteurs scolaires…
(Ce problème d’alimentation touche plus largement toute la population. Aujourd’hui, les gens s’empoisonnent et ne le savent pas ou ne veulent pas le savoir. Et je ne parle pas uniquement des pesticides.).
Bref, le vivre ensemble, c’est respecter l’autre pour ce qu’il est. Apprendre à l’aimer tel qu’il est. Et là encore, force est de constater, que la France est championne de la discrimination. Si tu n’es pas comme les autres alors tu es un ennemi, si tu es un ennemi alors tu seras maltraité, consciemment ou inconsciemment (la dissonance cognitive est partout).
Il faut savoir que la maltraitance entre pairs n’est pas innée. C’est un acquis du cerveau absorbant de l’enfant qui a vu, durant les toutes premières années de sa vie, les personnes qui l’entouraient se discriminer, se juger, se haïr, se battre parfois. Un enfant ne fait que reproduire les schémas sociaux acquis. La remise en question de ceux là viendra plus tard, ou pas, selon la puissance du formatage subi.
Je pourrais écrire un roman sur le sujet donc je vais résumer. L’école a préféré choisir le remplissage des têtes accompagné du vide intérieur du cœur et de la souffrance émotionnelle plutôt que d’accepter son rôle de lieu de vie commun permettant de mettre à profit l’apprentissage de l’altérité. Ne vous méprenez pas, oui je suis un Bisounours, mais je ne suis pas en train de dire que c’est facile à faire !
Je suis un train de dire que c’est une obligation morale et humaniste ! Bien entendu, qu’un lieu commun où on apprend le savoir-vivre cela signifie beaucoup plus de travail d’observation et d’accompagnement personnalisé pour les adultes, cela veut aussi dire un respect horizontal non-basé sur la supériorité de l’âge ou de l’expérience mais sur l’écoute et la compassion de chaque instant. Cela signifie une exemplarité totale dans les communications et les actes entre les adultes. Vous le voyez là ! L’Everest que l’éducation nationale ne gravira jamais ? Quel est le prix qu’il nous en coûte ? La destruction lente mais massive de l’enthousiasme de nos enfants, de leur capacité à s’aimer eux-mêmes, à s’entraider, à apprendre à vivre avec l’autre et à chercher à le comprendre AVANT de le juger.
Cette absence totale de mise en place d’un art du vivre ensemble est devenue le terreau du harcèlement scolaire, des violences physiques et verbales qui voit une augmentation accrue ces dernières années. On considère aujourd’hui que cela concerne un enfant sur 10. Plus d’info sur ce lien. C’est une aberration…
L’école c’est la perte de l’esprit d’analyse et de l’esprit critique
Obéis ! Tiens toi tranquille ! Tais toi ! Ne parle pas de ça ! Ne donne pas ton avis ! Ne pose pas trop de questions ! Et avance au rythme fixé par le programme ! Si tu prends du retard tes parents seront convoqués et tu feras du soutien et si cela ne suffit pas tu iras dans une classe spécialisée pour les mauvais dans ton genre…
L’école apprend à nos enfants à rester dans les clous, à ne pas être trop curieux pour les uns, pas trop émancipés pour les autres. L’école refuse à nos enfants d’être ce qu’ils sont au fond d’eux DES CHERCHEURS SCIENTIFIQUES ! Là sur ce coup-là, je ne jette pas la pierre qu’à l’école car cette empêchement arrive très très tôt dans la vie des enfants qui sont interdits d’exploration en tous temps et tous lieux ou presque. Encore une grave erreur due à notre manque de connaissance du développement de l’enfant. Ils apprennent par l’observation et l’expérimentation. Ils ont besoin de bouger, de lancer, de toucher, de sauter, de courir, de rire, de JOUER pour apprendre !
Quand on demande à un enfant de se plier à la volonté d’un tiers, alors on lui demande aussi de taire son esprit d’analyse et de critique. On lui demande de prendre pour acquis une vérité qu’on lui sert, on le prie de s’en souvenir à tout prix, sans même lui expliquer pourquoi il doit le faire ! C’est comme ça et c’est tout.
Alors, l’enfant va chercher à s’échapper toujours de cette contrainte, il le fera par la rêverie, les temps familiaux si c’est possible, la perturbation du groupe, ou tout autre moyen de survie à sa disposition pour que son essence soit un peu préservée mais elle sera sévèrement réduite voire anéantie pour certains d’entre eux.
C’est une honte que l’école n’accompagne pas les enfants dans leurs recherches et leurs expérimentations, qu’elle ne mette pas tout en œuvre pour qu’ils s’épanouissent selon leur poussée intérieure qui les guide justement là où ils doivent être pour apprendre.
– L’école c’est le mouroir de l’enthousiasme vital et guidant
Comme Maria le disait, les enfants sont poussés par un guide intérieur, selon les périodes sensibles. Et si celles-ci sont correctement accompagnées alors nos enfants acquerront connaissances, compétences et culture avec joie et bonheur, sans même avoir eu conscience de tout ce qu’ils étaient en train d’apprendre. Pourquoi ? parce qu’ils auront suivi un cycle naturel celui de l’enthousiasme guidant. Je ne vous recommande que trop de lire le livre d’André Stern, Tous enthousiastes ! au sujet duquel j’écrirais un article un jour 🙂 pour vous souvenir de ce qu’est l’enthousiasme guidant.
L’école aujourd’hui ne laisse aucune place à celui-ci. Oui, elle propose tout plein d’activités ludiques à visée pédagogique ! Mais à quel moment ces activités sont-elles préparées dans un but d’accompagnement individuel pour chaque enfant selon son intérêt et sa curiosité du jour ?! JAMAIS ! Comme toujours, on refuse à l’enfant qu’il s’écoute et qu’il se laisse guider. On le met là où on veut qu’il soit, à faire, comme tous ses camarades, ce que l’adulte a décidé qu’il ferait là maintenant !
Cette démarche d’imposition de l’activité est assassine. L’enfant n’est plus maître de ses apprentissages, il doit se conformer à ce qu’on attend de lui, même s’il n’est absolument pas prêt psychiquement, physiquement et neurologiquement à faire ce qu’on lui demande.
L’école c’est une méthode archaïque et des pratiques patriotiques plus que discutables
L’avantage de faire l’ief c’est qu’on se sent vraiment plus impliqué et curieux des lois qui se discutent sur l’éducation de nos chères têtes blondes et là je peux vous dire que cette année entre l’apprentissage de la Marseillaise dès la maternelle, l’éducation sexuelle et l’instruction obligatoire à partir de 3 ans. L’Éducation Nationale a fait couler de l’encre…
Je ne m’étendrais pas sur ce projet grotesque… être français ce n’est pas connaître la Marseillaise ! Soyons sérieux deux minutes. Un enfant qui ne connaît pas la Marseillaise ne sera ni un jihadiste, ni un délinquant en puissance ! En revanche, un enfant maltraité et marginalisé par les adultes dès le plus jeune âge, pris en charge comme étant un enfant « difficile », comme un problème à traiter, pour ne pas dire à éradiquer ! Lui est un danger en puissance pour la société toute entière. On ne peut pas maltraiter et rejeter une personne et s’attendre à ce qu’elle devienne exemplaire et docile… C’est ridicule et dangereux.
Quand j’étais à l’école, j’adorais l’éducation civique. Issue d’une famille de socialiste, j’étais dans les bureaux de vote dès toute petite et je trouvais ça génial ! Combien d’enfants sortent du collège en comprenant vraiment comment fonctionne la politique de leur pays ? Quels sont les organes qui gèrent leur vie quotidienne et leur avenir ? (ce sont les lobbies en vrai, mais chut !) Pas beaucoup hein ?! Alors Madame l’école, désolée, mais tu chies dans la colle avec tes méthodes pourries.
Parlons d’un autre pays, la Finlande, qui est un exemple génial en terme d’inclusion et qui s’apprête à supprimer les matières ! wouhou ! Qui laisse les enfants dehors quand ils en ont besoin et travailler à leur rythme. Pourquoi refuse-t-on en France d’accompagner les enfants comme il se doit ? Pourquoi veut-on à tout prix enseigner ? Les maintenir dans cette relation malsaine du sachant tout puissant qui transmet son savoir au soumis ignorant ? Quel manque de respect, de considération et de confiance en nos enfants, vous ne trouvez pas ? Toujours en suivant cette bonne vieille méthode de l’âgisme. Je suis plus vieux, donc j’ai plus d’expérience. J’ai fait des études donc je sais plus de choses que toi. Par conséquent, tais toi, Obéis et retient uniquement ce que je t’enseigne. Je vous laisse réfléchir à la question et me dire si vous en tant qu’adulte vous accepteriez qu’une personne plus âgée vous traite de la sorte.
– L’école est le premier rouage de l’illettrisme et des autres difficultés pour les futurs adultes
Je vous invite à consulter ce lien qui explique, qu’en 2016, un jeune sur 20 était illettré en France, étude menée par l’Éducation Nationale, herself ! Autant vous dire que la bonne vieille méthode pour apprendre à lire et à écrire avant le CE1 ne fait pas que des prouesses, au contraire…
Je vous invite également à consulter ce lien qui explique à quel point les résultats des élèves français sont inquiétants et parmi les plus mauvais d’Europe.
Ici, on ne parle QUE des compétences techniques des élèves, on ne parle pas de leurs compétences sociales et émotionnelles car ce n’est pas vraiment une préoccupation de fond, et pourtant cela devrait être, selon moi, la première des préoccupations.
– L’école c’est le refus de JOUER, du lien à la nature et du respect de l’environnement
L’école c’est le début de la fin de l’insouciance. Nous autres mortels, nous ne sommes pas là pour glander OK ! T’es là pour bosser, pour gagner de l’argent ! Pour payer ton loyer, tes factures et permettre à tes enfants de faire des études supérieures pour qu’ils puissent à leur tour en faire de même avec leurs enfants. Pourquoi ? ça personne ne sait mais c’est comme ça.
Et pourtant JOUER est le propre de l’humanité et ce depuis la nuit des temps. Il n’y a qu’à voir les foules que déplacent les tournois sportifs, le théâtre, les concerts… On dit jouer au théâtre, jouer de la musique, jouer un match ! Nous sommes faits pour jouer, c’est comme cela que nous apprenons le savoir, le savoir-être et le savoir-vivre. Prenons l’exemple des arts martiaux. En premier lieu, ils ne vous apprennent pas à vous battre mais le respect et la discipline. Le respect de soi et de l’autre !
Pourquoi a-t-on renoncé à jouer ? Pour vivre des vies stressantes, ennuyantes, misérables où les seules joies que nous trouvons sont dans les soirées arrosées ? dans les excès en tout genre ? D’ailleurs, n’est-ce pas pour retrouver un peu d’insouciance, par procuration, que nous faisons des enfants. Ne trouvez-vous pas cela si jouissif de voir à quel point les enfants sont libres et heureux de rien. Être dehors leur suffit pour être enthousiaste. Nous avons perdu cet élan naturel, en partie à cause de l’école qui a éteint, petit à petit, notre goût du jeu, du dehors en nous enfermant à l’intérieur.
Un enfant privé de nature ne pourra pas apprendre à se relier au vivant, à l’aimer et à comprendre à quel point son environnement est la clé de son bien-être. Aujourd’hui, la crise écologique est devenue une urgence vitale. Nous allons vers l’extinction de l’espèce humaine joyeusement sans se soucier de rien. Et l’école sensibilise gentiment nos enfants à la gestion des déchets. L’environnement, la consommation individuelle, l’alimentation naturelle, le lien à la nature, le respect du vivant… tout ça passe à la trappe, faute de temps car les programmes sont chargés ! Mais chargés de quoi ?! Chargés d’une histoire politique lourde qui continue de vouloir former des bons petits soldats et gens d’usine pour la prochaine guerre… La prochaine catastrophe sera bien plus violente qu’elle touchera en premier ceux qui ne seront pas liés aux vivants.
Transmettre le goût de la vie et de la nature est aujourd’hui une urgence vitale et un devoir envers nos enfants qui vont probablement connaître des temps funestes plus rapidement que ce que l’on veut bien admettre.
Je vous invite à regarder cette intervention d’Aurélien Barrau dans l’émission C à vous qui explique bien mieux que moi ce qui nous attend et surtout comment faire !
Et si le propre de l’homme était le jeu et la contemplation de la nature serait-ce si grave pour nos sociétés ?
C’est sur cette question que je clos cet article. J’espère que la longueur de l’article ne vous a pas trop dégouté. Il y a encore plein d’autres raisons mais celles-ci sont les principales.
Je profite aussi de cet article pour remercier les personnes qui enseignent avec passion. Un spécial et grand merci à mon professeur de littérature, qui a eu bien du travail avec moi (voyez mon style d’écriture ^^), Thierry Beria. Un coucou à un directeur de collège-lycée qui veut changer les choses, il se reconnaîtra je l’espère; ainsi qu’à sa sœur Sophie.
A vous tous, qui avez choisi ce métier si difficile et si gratifiant à la fois. J’espère que n’aurez pas pris personnellement mes remarques. Sachez que je ne tiens à manquer de respect à personne. Et j’ajouterai que c’est votre amour et votre passion qui permettent aux enfants d’apprendre. Ce n’est pas vous, en tant que personne, mais c’est cette institution qui est terriblement délétère pour l’enthousiasme et la joie de nos enfants.